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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

Revue

Sur Le Printemps de la Sociale d’André Fontaine (1974)
En s’essayant au drame à l’occasion du centenaire de la Commune de Paris, André Fontaine, rédacteur en chef du Monde et spécialiste des relations internationales, investit un nouveau champ d’écriture. Par ce recentrement sur la France et sa mémoire, l’auteur entend questionner les faits passés et présents à travers un procédé original d’emprunt des textes d’actualité de l’époque (chansons, discours, articles) qu’il associe et confronte à son acte de création (dialogues, intrigue amoureuse, protagonistes fictifs). La gageure consiste à cerner la réalité communarde sous ses faux héritages, à lui rendre vie par la scène et la voix à nu. Adepte de l’histoire équitable, refusant l’embrigadement et les simplismes idéologiques comme l’invention de pure fantaisie, Fontaine se livre à un réquisitoire contre ceux qui ont caché les faits, freiné l’avenir, les mêmes qui nient cet air de liberté et cet appétit de justice civique que revendique mai 68. Lire la suite – ‘Sur Le Printemps de la Sociale d’André Fontaine (1974)’.
L’Esprit communard dans La Saignée, de Lucien Descaves et Fernand Nozière (1913)
La Saignée se présente comme le fruit de la collaboration entre un communard passionné, Lucien Descaves, et un auteur-adaptateur chevronné, Fernand Nozière. La pièce bénéficie de la documentation rigoureuse de Descaves dans la reconstitution des événements de la guerre franco-prussienne, du siège et de la Commune. Cette trame historique fidèle passe en revue des thèmes politiques et sociaux encore d’actualité au moment de la création, en 1913 : inégalités sociales et lutte des classes, misère, place des femmes dans la société, etc. Cependant, l’intrigue amoureuse et familiale fait également de La Saignée une sorte de mélodrame communard, avec héroïne injustement châtiée et récompensée au dénouement, triangle amoureux et fin heureuse en chansons. La presse, unanimement, s’est pourtant concentrée sur la Commune et sa critique reflète davantage ses positions idéologiques qu’esthétiques sur la pièce. Cette dernière révèle par conséquent le rapport que chaque journaliste entretient avec l’esprit communard, mais encore avec l’existence d’un théâtre social. Lire la suite – ‘L’Esprit communard dans La Saignée, de Lucien Descaves et Fernand Nozière (1913)’.
Les Jours de la Commune de Bertolt Brecht (1949)
(article en cours de publication) Lire la suite – ‘Les Jours de la Commune de Bertolt Brecht (1949)’.
La Commune de Paris de Jules Vallès (1872) ou les prémices d’« un théâtre vraiment populaire »
Jules Vallès, le fondateur du Cri du peuple, journal le plus lu de Paris insurgé, écrivit, durant son exil, une pièce de théâtre sur la Commune de Paris. Cette pièce ne fut ni imprimée ni représentée du vivant de l’auteur – les Éditeurs français réunis la tireront de l’oubli en 1970 –, et, jugée médiocre (notamment pour sa veine mélodramatique), reste encore très méconnue aujourd’hui. Pourtant, l’intérêt de La Commune de Paris – tel est son titre – outrepasse le seul fait que, composée tout de suite après l’évènement, en 1872, elle soit une des toutes premières représentations théâtrales de la Commune, peut-être même l’initiale. Pièce-témoignage (elle fut écrite par un communard lui-même parti à la rencontre de ses compagnons rescapés du massacre) joignant au récit d’une génération de « révoltés » (marqués par l’insurrection de 1848) l’histoire d’un peuple en lutte pour son émancipation, elle révèle un théâtre populaire et politique, à la fois en résistance et en projection, grandement inspiré par les cours de Jules Michelet que Jules Vallès a lus et suivis. Le choix du théâtre par ce journaliste-romancier (auteur de L’Insurgé) croise ainsi, comme le montre l’analyse de ce grand drame historique (en 5 actes et 11 tableaux), et l’appel du grand historien aux « hommes cultivés », pour « fortifier », « étendre », « fonder » « l’unité », et sa consigne de faire du théâtre inspiré de l’Antiquité (le roman étant estimé trop individuel pour le peuple) « le plus puissant moyen de l’éducation, du rapprochement des hommes ». La Commune de Paris de Jules Vallès, ou les prémices d’« un théâtre vraiment populaire » (J. Michelet)… Lire la suite – ‘La Commune de Paris de Jules Vallès (1872) ou les prémices d’« un théâtre vraiment populaire »’.
Les Représentations de la Commune au travers de la caricature communarde (1871)
Cet article, issu d’une communication à l’Université de Caen, donne à voir et comprendre des représentations de la Commune, au sens le plus restreint de l’image, par la caricature, et je tenterai, en conclusion, de confronter le système de représentations dégagé avec les pratiques communardes, avec la Commune en action. Les caricatures étudiées ici ont [...] Lire la suite – ‘Les Représentations de la Commune au travers de la caricature communarde (1871)’.
La Commune ici et maintenant. Le Printemps 71 d’Arthur Adamov (1960)
Après Brecht, Adamov se lance dans l’écriture très documentée d’une pièce sur la Commune, intitulée Le Printemps 71. Cette pièce se situe à mi-chemin entre un théâtre de l’histoire, qui viserait à inculquer un savoir sur une période peu connue, en insérant le maximum de données historiques, et un théâtre politique qui donnerait non seulement une leçon d’histoire mais également une leçon politique, en s’appropriant une certaine lecture marxiste de l’histoire de la Commune. Cette ambiguïté, venant s’ajouter à des critères plus objectifs (nombre de personnages, longueur de la pièce), explique que cette dernière ait rencontrée des difficultés à être jouée en France, et qu’elle ait fait l’objet d’une réception particulièrement divisée. Lire la suite – ‘La Commune ici et maintenant. Le Printemps 71 d’Arthur Adamov (1960)’.
Identité(s) et territoire du théâtre politique contemporain. Claude Régy, le Groupe Merci et le Théâtre du Radeau : un théâtre apolitiquement politique, Élise Van Haesebroeck
L’Harmattan, coll. « L’Univers théâtral », Paris, 2011, 626 p. (ISBN : 978-2-296-54992-0) On ne peut être qu’interloqué par la formulation paradoxale de l’ouvrage d’Élise Van Haesebroeck – un « théâtre apolitiquement politique » – et le choix du corpus. « Le théâtre ne peut être politique que s’il n’est pas directement politique » (p. 573) est [...] Lire la suite – ‘Identité(s) et territoire du théâtre politique contemporain. Claude Régy, le Groupe Merci et le Théâtre du Radeau : un théâtre apolitiquement politique, Élise Van Haesebroeck’.
Quand le cinéma s’empare d’un évènement révolutionnaire pour discuter la question de l’engagement – La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins
À travers l’étude de la représentation des classes sociales dans le film La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins et de deux extraits plus précis – celui de la réunion de l’Union des femmes (liberté prise avec la réalité historique car la réunion n’eut en fait jamais lieu à cause des événements de la Semaine sanglante) et celui des barricades –, on peut discuter de la notion d’engagement, esthétique et politique, chez le réalisateur et chez les participants. Chez Peter Watkins, on rencontre quelqu’un qui tente d’échapper à toute catégorisation et qui prône surtout une vraie participation et écoute de chacun par tous, ce qu’il réalise auprès de ses acteurs à qui il laisse une partie du pouvoir décisionnaire. L’engagement du comédien est entier qui doit improviser des réponses après avoir eu une brève connaissance de la situation dans laquelle il allait être placé, en même temps que c’est aussi sa position de militant au temps présent du tournage qui peut s’exprimer. Il se sert d’un épisode de l’histoire pour lutter contre son oubli par l’école française, mais aussi comme outil de réflexion plus large sur les soulèvements révolutionnaires et les conditions qui les ont rendus possibles et pourraient les rendre possibles au présent. Lire la suite – ‘Quand le cinéma s’empare d’un évènement révolutionnaire pour discuter la question de l’engagement – La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins’.
« Mais l’idée est debout » – Une pièce contemporaine sur la Commune
Hervé Masnyou revient sur la volonté qu’il a eue, en collaboration avec l’écrivain Martial Bléger, d’inscrire la Commune dans les mémoires à l’aide du spectacle vivant. Il explique le parcours qui l’a mené d’un attachement personnel à une enquête, puis de la fouille des documents à la mise en forme d’une Affaire confiée sur scène à un héritier de l’inspecteur Javert créé par Victor Hugo. Surtout, Hervé Masnyou accepte d’éclairer son projet de redonner une mémoire à une révolution ouvrière qui, pour avoir été refoulée, fut la manifestation sanglante d’idées sans doute encore debout. Lire la suite – ‘« Mais l’idée est debout » – Une pièce contemporaine sur la Commune’.
La Scène bleue. Les expériences théâtrales prolétariennes et révolutionnaires en France, de la Grande Guerre au Front populaire, Léonor Delaunay
Presses Universitaires de Rennes, 2011, 284 pages, 18 euros (ISBN 978-2-7535-1367-9)   Le théâtre prolétarien et révolutionnaire existe-t-il ? Et sous quelles formes s’est-il traduit en France ? Léonor Delaunay s’attache à répondre à cette question dans un ouvrage de plus de 260 pages, tiré de la thèse de doctorat qu’elle a menée sous la [...] Lire la suite – ‘La Scène bleue. Les expériences théâtrales prolétariennes et révolutionnaires en France, de la Grande Guerre au Front populaire, Léonor Delaunay’.
La Commune, drame historique (1908)
Cette pièce fut imprimée dans La Vérité, « organe socialiste » de Lesparre (en Gironde), n°13, 31/05/1908, 1ère à 4e page. La Commune drame historique en 5 actes et 8 tableaux A. Ludger Personnages de la pièce : Pierre Raison, cafetier à Paris. Raoul Mondroit, officier de la ligne. Julie Raison, fille de Pierre Raison, [...] Lire la suite – ‘La Commune, drame historique (1908)’.
Présentation
L’activité du groupe Théâtre(s) politique(s) est très redevable à l’équipe d’accueil HAR (Histoire des Arts et des Représentations) de Nanterre, et c’est tout naturellement que nous avons sollicité la plume de son co-directeur Christian Biet pour ouvrir ce numéro de lancement de notre revue. L’occasion nous est ainsi donné de remercier celui-ci pour son soutien indéfectible, depuis le début de notre aventure collective. Lire la suite – ‘Présentation’.
Un Théâtre de façade subversif et engagé : désordre de l’Histoire et faux retour à l’ordre chez Georges Darien
Le drame de Darien intitulé L’Ami de l’ordre (1898) présente les métamorphoses de l’Histoire : le passage de la chose vue et de l’Histoire officielle à la scène, avec des procédés de concentration et de sélection symbolique, offrant une vision complexe et nuancée dans l'opposition entre les défenseurs et les détracteurs de la Commune. Lire la suite – ‘Un Théâtre de façade subversif et engagé : désordre de l’Histoire et faux retour à l’ordre chez Georges Darien’.
Sur Place Thiers d’Yvon Birster (1970)
Place Thiers est une pièce d’Yvon Birster, montée pour la première fois à la Maison du peuple du Havre en 1970 et publiée l’année suivante chez P. J. Oswald. L’auteur y a mêlé l’esthétique du tréteau avec l’insertion de l’archive locale, et l’approche historique originale qui y est produite de la Commune de Paris, supportée par l’inventivité dramaturgique, s’avère au service d’un didactisme révolutionnaire imprégné du contexte politique et des mouvements sociaux des années Mai 68. Jouant avec les frontières de l’anachronisme, cette œuvre, par ailleurs, affirme son appartenance au théâtre politique, porteur d’une autre conception du spectacle vivant, en marge du pur divertissement ou de l’entreprise commerciale, telle qu’elle fut rêvée dans cette période de fort engagement des artistes… Lire la suite – ‘Sur Place Thiers d’Yvon Birster (1970)’.
La Commune de Paris par la compagnie Même si (2007)
La compagnie Même si a monté, en 2007, son premier spectacle, Morte ou vive ?… Vive la Commune !, sous-titré « grande fresque historique épique, interactive et coopérative, racontant la Commune de Paris, pour cinquante personnages, deux comédiens narrateurs, un percussionniste et tous les spectateurs volontaires ». Ses deux comédiens – Emmanuel Gradt, par ailleurs [...] Lire la suite – ‘La Commune de Paris par la compagnie Même si (2007)’.
Sur Lycée Thiers, maternelle Jules Ferry de Xavier Pommeret (1973)
Lycée Thiers, maternelle Jules Ferry de Xavier Pommeret (1973) s’interroge sur les images de la Commune de Paris véhiculées, cent ans après l’événement, dans l’enseignement de la Cinquième République. L’article étudie le choix de lieux scolaires, maternelle et lycée. Ils permettent de critiquer le caractère partisan de l’éducation nationale, tout en donnant au théâtre un rôle pédagogique dans l’éveil des consciences des spectateurs. La pièce met également en lumière des personnages d’âge varié qui réagissent différemment à la Commune : représentants du savoir et de l’autorité ; enfants plus ou moins obéissants à l’instruction qu’on leur donne ; jeunes débattant de leur vision de l’histoire. Tous possèdent une dimension allégorique et sont engagés dans la lutte entre le savoir et l’ignorance. La Commune de Paris apparaît enfin dans une double perspective. Manuels et instructions officielles imposent le point de vue versaillais, tandis que le point de vue communard est passé sous silence. C’est peut-être en effet que la Commune vue par X. Pommeret est moins un objet d’histoire qu’une incitation à la vie et à l’action. Lire la suite – ‘Sur Lycée Thiers, maternelle Jules Ferry de Xavier Pommeret (1973)’.
Refugees, Theatre and Crisis : Performing Global Identities, Alison Jeffers
Palgrave Macmillan, « Performance intervention series », Basingstoke, 2012 (ISBN : 978-0-230-14747-5) Alison Jeffers, maître de conférences en théâtre contemporain à l’Université de Manchester en Angleterre, est l’auteure d’une thèse de doctorat intitulée « le théâtre sur, pour et par les réfugiés au Royaume-Uni »« Theatre and performance about, with and by refugees and asylum [...] Lire la suite – ‘Refugees, Theatre and Crisis : Performing Global Identities, Alison Jeffers’.
Medieval Roles for Modern Times, Theater and the Battle for the French Republic, Helen Solterer
Philadelphie, Pennsylvania State University Press, 2010, 287 p. (ISBN : 9 78-0-271-03614-4) L’ouvrage d’Helen Solterer, professeur de littérature française du Moyen Âge à Duke University (NC, USA), met en lumière un aspect peu connu des liens entre théâtre et politique dans la France de l’entre-deux-guerres. Il interroge les implications dramaturgiques et idéologiques du revival du [...] Lire la suite – ‘Medieval Roles for Modern Times, Theater and the Battle for the French Republic, Helen Solterer’.
La Commune dans les arts et la littérature
Cette bibliographie n’est pas exhaustive : elle recense les œuvres et les études correspondantes, toutes croisées au cours de l’élaboration du dossier sur les représentations de la Commune de Paris. Certaines pièces de théâtre référencées n’ont pas pu faire l’objet, pour ce dossier, d’un article, telles que La Butte de Satory de Pierre Halet et [...] Lire la suite – ‘La Commune dans les arts et la littérature’.
Avenir radieux – Une Fission française, de/par Nicolas Lambert
Compagnie Un Pas de côté, coproduction : Théâtre de Rungis, Théâtre de Fresnes, Le Prisme, Communauté d’agglomération de St Quentin-en-Yvelines, 2011 « L’énergie atomique appartient à l’échelle des pays comme le nôtre. Voilà la position du fort. À qui ne veut pas le comprendre, il est trop long de l’expliquer ; mieux vaut lui conter [...] Lire la suite – ‘Avenir radieux – Une Fission française, de/par Nicolas Lambert’.
Théâtres politiques : (en) Mouvement(s), Christine Douxami (dir.)
Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Les Cahiers de la MHSE Ledoux », Besançon, 2011, 354 p. (ISBN : 9782848673943) Réaliser un compte-rendu sur les actes d’un colloqueCet ouvrage a été réalisé suite au colloque éponyme les 3, 4, 5 avril 2007 organisé par Christine Douxami à l’Université de Franche-Comté et à l’IUFM de Besançon. [...] Lire la suite – ‘Théâtres politiques : (en) Mouvement(s), Christine Douxami (dir.)’.
La Commune « marouflée » dans Paris : d’Ernest Pignon-Ernest à Raspouteam (1971, 2011)
Un siècle sépare le gisant de la Commune d'Ernest Pignon-Ernest des milliers de cadavres qui recouvrèrent les pavés parisiens après la violente répression versaillaise de la Semaine sanglante en mai 1871. Quarante ans plus tard, en 2011, les murs parisiens servent de nouveau de support pour d'immenses sérigraphies retraçant les grands événements de cet épisode révolutionnaire et collées par une bande de trois amis venus du street art, connue sous le nom de Raspouteam. En plus de cette intervention dans la rue, Raspouteam crée un site Internet dans lequel on retrouve, sous forme de journal, les photos des collages, insérées dans des articles historiques, ainsi que des émissions de radio. Bien que distinctes par de nombreux aspects, ces deux démarches entretiennent un rapport similaire au temps et à l'espace. La rue, inextricablement liée à l'Histoire et à la mémoire, devient support d'une pratique artistique pour créer un terrain de lutte politique comme elle l'a été pendant les soixante-douze jours de la Commune. Lire la suite – ‘La Commune « marouflée » dans Paris : d’Ernest Pignon-Ernest à Raspouteam (1971, 2011)’.
L’À-venir de la Commune dans Al gran sole carico d’amore de Luigi Nono (1975)
Dans le texte de l’« action scénique » Al gran sole carico d’amore (1975), exemple quasi unique d’opéra militant, Luigi Nono accorde une place très importante à la Commune parmi les nombreuses révolutions évoquées, sans viser une représentation fidèle des événements parisiens. L’article se propose d’analyser les raisons et les effets de cette préséance. À première vue, la Commune représente théoriquement un point inaugural, d’où procèderaient les luttes émancipatrices postérieures. Cependant, la fragmentation formelle met à mal cette lecture purement historique. L’œuvre s’attelle davantage à mettre au jour une position militante affective et subjective, à travers la figure de Louise Michel, qui excède l’Histoire et ses échecs. En cela, Al gran sole carico d’amore n’est pas un monument commémoratif, il donne à entendre le chant intempestif des voix résistantes, toujours à-venir. Lire la suite – ‘L’À-venir de la Commune dans Al gran sole carico d’amore de Luigi Nono (1975)’.
Quatre pièces sur la Commune chez P.-J. Oswald (1971-1974)
Pierre-Jean Oswald (1931-2000), de la trempe du fameux François Maspero, s’est lancé dans l’édition au début des années 1950, et, comme découvreur, installé à Honfleur puis Paris, s’est échiné à « faire paraître des œuvres littérairement et politiquement minoritaires »P.-J. Oswald, dans « Hélène et Pierre-Jean Oswald : « Aujourd’hui Sartre débutant ne trouverait pas d’éditeur » [...] Lire la suite – ‘Quatre pièces sur la Commune chez P.-J. Oswald (1971-1974)’.
Scènes de la rue communarde – La Chanson au son du canon
Les sources expérimentales de la Commune renvoient à une crise de l’expression publique et à un ressaisissement langagier de la population promise à la démocratie depuis 1789. Par quelle invention de figure s’est exprimée cette séquence historique ? Quelles voix de la population désigne-t-elle ? Prompte, modulable, la chanson capture les compositions du monde. Sur fond de rue, elle enregistre ce dire des actes ordinaires et des faits d’exception. Elle transmet un double actualisme, celui de l’intime et de la singularisation, celui du général et de la mémoire collective. Ce nouveau dispositif ne correspond-il pas à une révolution des mœurs médiatiques et à un ressaisissement des ordres de la citoyenneté ? Lire la suite – ‘Scènes de la rue communarde – La Chanson au son du canon’.
L’Insoutenable Théâtralité de la Commune
Cet article analyse la relation entre la théâtralité et la politique dans le contexte du très court gouvernement communard. Dans un premier temps, nous étudierons la manière dont l’historien communard Prosper-Olivier Lissagaray dépeint la Commune en termes théâtraux pour souligner l’impact de la participation collective dans ce moment démocratique. Nous nous concentrerons ensuite sur des textes non-fictionnels écrits par des auteurs anti-communards tels Zola, Goncourt, Daudet et Du Camp et nous verrons comment ils redéfinissent la théâtralité pour minimiser l’impact politique de la Commune. Ces textes représentant des points de vue différents mais ayant recours à des tropes similaires montrent en quoi la théâtralité peut compliquer la description d’un événement politique en dévoilant toute une série d’ambiguïtés et de décalages. Lire la suite – ‘L’Insoutenable Théâtralité de la Commune’.
Les Représentations de la Commune de Paris : vers plus de visibilité et de lisibilité
La Commune de Paris fut représentée aussitôt son surgissement (en mars 1871) et l’est encore aujourd’hui, dans la variété des genres, même si les corpus s’avèrent disproportionnés. L’existence, cependant, de ces images et textes, exécutés d’emblée et dans la durée, n’est toujours pas évidente : au théâtre par exemple, les pièces, parfois tout simplement interdites [...] Lire la suite – ‘Les Représentations de la Commune de Paris : vers plus de visibilité et de lisibilité’.
La Commune de Paris : révolution sans images? de Bertrand Tillier (2004)
(article en cours de publication) Lire la suite – ‘La Commune de Paris : révolution sans images? de Bertrand Tillier (2004)’.
Commentaire de La Commune d’Ary Ludger
Le drame La Commune est aussi inconnu que son auteur, Ary Ludger, secrétaire de la rédaction du journal militant local qui, en 1908, en imprima l’intégralité. La reproduction de cette pièce – en 5 actes et 8 tableaux – est suivie de son commentaire par un historien, spécialiste de la période. Lire la suite – ‘Commentaire de La Commune d’Ary Ludger’.
La Métafiction historiographique comme « le contraire du roman engagé » : L’Imitation du bonheur de Jean Rouaud (2006)
Le roman L'Imitation du bonheur (2006) de Jean Rouaud s'inscrit dans ce genre qu'est la métafiction historiographique : d’un côté, il aborde les questions d'ordre poétique, c'est-à-dire le questionnement du roman en tant que genre littéraire tandis que, de l’autre, il examine le discours historiographique et les conventions sur lesquelles il repose. Si l'insurrection parisienne du printemps 1871 représente le cadre spatio-temporel du roman, elle joue aussi le rôle de déclencheur qui permet à l'intrigue de se dérouler : Rouaud démontre comment l'Histoire se manifeste comme une histoire intime de ses personnages, comment elle influe sur la création de l'identité et également sur sa transformation. L'hésitation constante entre la fonction représentative et la fonction sémantique du langage, étroitement liée à l'ironie omniprésente qui se manifeste dans le texte, sert à l'auteur de mécanisme de création d'un roman qui est « le contraire du roman engagé », selon ses propres dires. Lire la suite – ‘La Métafiction historiographique comme « le contraire du roman engagé » : L’Imitation du bonheur de Jean Rouaud (2006)’.
Barricade de Jolie Môme (1999) : théâtre, histoire et lutte
Barricade est un spectacle de la compagnie francilienne Jolie Môme, actuellement installée à La Belle Étoile, à Saint-Denis. Créé en 1999 au Théâtre de l’Épée de bois (à la Cartoucherie de Vincennes), il fut joué, presque sans discontinuer, jusqu’en 1912 – ce qui indique son succès public. Mais n’étaient son antériorité sur les autres productions hyper-contemporaines abordées dans ce dossier et cette longévité, il suffirait de cerner son usage particulier du passé, prolongé jusque dans l’affirmation d’une certaine filiation culturelle et artistique, pour l’ériger en incontournable des représentations théâtrales récentes de la Commune de Paris. Cerner cet usage particulier du passé, c’est ce à quoi cet article s’emploie, à partir du militantisme intrinsèque de la troupe et avec, à l’appui, un entretien audio réalisé en mars 2012, ainsi que les vidéos, photos et autres documents fournis par la compagnie. Comme fil conducteur à cette quête d’une compréhension, la meilleure possible, de la construction et des effets de ce spectacle, au-delà (peut-être) même des intentions premières de ses créateurs, fut alors choisi le mot éponyme « barricade », dont la signification historique et la dimension symbolique plurielle sont porteuses de la variété des facettes, toutes convergentes, du travail théâtral mené par Jolie Môme sur la Commune de Paris. Lire la suite – ‘Barricade de Jolie Môme (1999) : théâtre, histoire et lutte’.
Commune de Paris d’André Benedetto (1971) : une lecture en trois temps
I Le lecteur qui prend en main Commune de Paris, ce livre publié en 1971 dans la série « Théâtre » des éditions Jean Pierre Oswald sous la signature d’André Benedetto, directeur du Théâtre des Carmes en Avignon, voit s’offrir à lui trois types de texte, induisant trois types d’approche. La couverture (doc. 1), d’abord, [...] Lire la suite – ‘Commune de Paris d’André Benedetto (1971) : une lecture en trois temps’.
La Nouvelle Babylone : un essai d’écriture filmique de l’Histoire
En 1929, le Sovkino confie à une avant-garde cinématographique, la Fabrique de l’Acteur Excentrique (FEKS), le soin de réaliser un film sur la Commune parisienne de 1871. L’objectif de cet article est de comprendre de quelle manière ce collectif de comédiens, metteurs en scènes et techniciens audacieux, réussit à écrire de façon inédite cet épisode révolutionnaire que les Soviétiques des années 1920 considèrent comme le point de départ de leur propre histoire. L’enjeu est également de déterminer la façon dont la FEKS, qui choisit de reconfigurer le passé par l’allégorie plus que par l’analogie, parvient à recréer l’atmosphère parisienne de la « Fête impériale » en s’appuyant sur la production artistique de l’époque : roman, dessin de presse, peinture, music hall et opérette. La finalité est également de saisir par quel tour de force la FEKS arrive, par la seule force du montage et de la dramaturgie, non seulement à exprimer l’irréversibilité de l’événement mais à faire oublier aux spectateurs les invraisemblances du récit pour leur donner envie de rallier la marche du socialisme ? Lire la suite – ‘La Nouvelle Babylone : un essai d’écriture filmique de l’Histoire’.
Notre Commune – La mémoire en place publique
  Le voyageur, le curieux, qui se promène dans les rues de Paris, croise souvent au hasard de ses déambulations des plaques de marbre enchâssées dans les façades, ou sortant de terre, ces fameuses « pelles à Starck »La « pelle à Starck » est une spatule à hauteur d’homme en fonte noire, un pied [...] Lire la suite – ‘Notre Commune – La mémoire en place publique’.
La Commune de Paris et ses représentations
Le dossier du premier numéro de la revue sera consacré à la Commune de Paris et ses représentations. Période longtemps bannie de l’histoire officielle et se résumant à quelques lignes dans les livres d’histoire de l’école républicaine, la Commune de Paris a constitué un champ de recherche très politisé et a été source de divisions [...] Lire la suite – ‘La Commune de Paris et ses représentations’.