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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

Sur Place Thiers d’Yvon Birster (1970)

le par Marjorie Gaudemer

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L’affirmation d’un théâtre politique
D’après les comptes rendus de presse, les représentations de Place Thiers remportèrent aussitôt un certain succès : le jeu aurait en partie péché par naïveté, mais l’enthousiasme des acteurs retint l’attentionLa prestation du « chanteur à guitare » Michel Valmer, dans le rôle de Lajoie, fut particulièrement distinguée. et la « qualité du travail accompli » (un propos clair et avisé, une mise en scène sobre et juste) fut souvent admise, l’accessibilité du spectacle maintes fois relevée. Le texte, lui, aura été, pour cet article, aussi passionnant à découvrir qu’à explorer tant il redouble de singularité, de profondeur et d’ouverture, formelle et discursive. Il présente, on l’aura vu, une appropriation artistique de l’Histoire à des fins militantes, conciliant démarche historienne et engagement, et, bien que circonstanciel, pourrait se prêter quarante ans plus tard à des débats de société toujours actuels. Le champ du théâtre politique, cette pièce l’intègre alors d’autant plus qu’elle en porte la désignation – on pourrait même dire la revendication. Au théâtre bourgeois, de pur divertissement, dont raffolent les deux notables (chap. 6)Le titre Embrassons-nous Folleville correspond précisément à une comédie-vaudeville en un acte, sur le mariage, d’Eugène Labiche., Lajoie oppose en effet une autre conception du théâtre, en prise avec les questions sociales : « Des yeux ouverts sur le monde, c’est ça la comédie ! », rétorque-t-il, dans le chapitre 7, au Bourgeois conservateur qui s’offusque de la teneur de son spectacle (« Ce n’est plus du jeu, ce n’est pas de la comédie ! »). Ce personnage d’artiste avait alors déjà signalé à son compère la force de subversion du théâtre – « si je suis comédien », « le droit de narguer les bourgeois », « [je] le prends » (chap. 6) –, et y joindra, victime de la répression, la capacité de résistance, en rapportant avoir « fondé un théâtre en plein air » sur l’île des Pins (chap. 10). Plus qu’un exemple de théâtre politique, Yvon Birster, avec Place Thiers, en a donné une sorte de manifeste.

(doc. 18) Article du Havre libre, n° du 09/10/1970

 

(doc. 19) Article du Nouvel Observateur, n°351, 02/08/1971, p. 39

Marjorie Gaudemer

 

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Pour citer cet article : Marjorie Gaudemer, « Sur Place Thiers d’Yvon Birster (1970) », Revue Théâtre(s) politique(s), n°1, 03/2013 – URL : http://theatrespolitiques.fr/2013/03/sur-place-thiers-dyvon-birster-1970/

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