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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

Commune, histoire méconnue racontée sur un char

le par theatres-politiques

Résumé

Faisant oeuvre de mémoire, nous racontons l’histoire oublié des mourants formidables de 1871, dans une atmosphère de cirque aux personnages énigmatiques dans lequel se succèdent chansons, numéros de marionnettes, étranges recettes de cuisine, déploiement mécanique, artifices, boîtes magiques et flot de parole.

 

 

NOTE D’INTENTION DE MISE EN SCÈNE

« Comment créer une autre forme pour la rue et raconter des histoires méconnues qui nous paraissent essentielles à la construction de l’avenir de l’humanité? Comment rassembler un savoir-faire, nos expériences, nos rêves d’artistes et les donner à découvrir à un public? Comment revisiter les médias existants pour en inventer de nouveaux? Comment être porteurs d’une mémoire collective? Comment entrer dans ce monde de la rue dont nous admirons les grands maîtres, et qui nous appelle…qui va devenir le théâtre de nos rêves les plus fous, de nos désirs les plus gigantesques ?
Nous ne cherchons pas à raconter toute l’histoire de la Commune de 1871, mais à restituer ses événements marquants et révélateurs à travers différents vecteurs que nous choisissons d’intégrer à notre forme: un personnage qui ne peut plus s’arrêter de dire et qui subit un flot de mots qui coulent de sa bouche, un petit clown muet qui doit trouver d’autres moyens pour raconter : des marionnettes, des « marionnettes-à-cul », des manipulations d’objets, un environnement sonore interactif… Éveiller les sensations de tous les spectateurs jeunes ou vieux, novices ou experts en Histoire, en travaillant par sensations – comme sur une pellicule de photographies – des différents plans qui s’impriment. Je fonctionne beaucoup plus comme ça que par analyse, ou que par développement théorique. Parce qu’il faut que ça vibre ! Chacun doit pouvoir vivre cette redécouverte de l’Histoire à son niveau de lecture. Je pense à l’émerveillement, au frisson, au rire, à la larme que peut provoquer une surprise chez le spectateur. Pour faire oeuvre de mémoire, j’ai fait appel à plusieurs artistes et artisans, ouvriers de la scène : Un comédien – historien, un comédien – machiniste, un musicien – auteur – compositeur, un inventeur – constructeur de char, un scénographe inter – médias, une factrice de marionnettes, une factrice de masques, un model – maker… Pour nous aider à réaliser et à dessiner Notre Commune, et une époque en France ou la caricature, la presse et les campagnes d’affichages sont les moyens de transmettre une information. À une époque où la république veut encore dire quelque chose puisqu’elle vient de naître, à une époque où un peuple a l’espoir immense de vivre dans la liberté, l’égalité et la fraternité ! Rien n’était décidé à l’avance, tout est apparu en répétition, pendant les improvisations. Nous sommes parti d’un espace vide, et des personnages sont nés, comme en clown, je les ai laissé surgir, exister. Très vite la rue est apparue comme la scène inévitable de Notre Commune, Car c’est dans la rue que naissent les révolutions. . Nous faisions apparaître un fil et le laissions se dérouler sous nos yeux, chacun a pu intervenir à son niveau: jeu, son, machinerie, objets. La règle du jeu était de se maintenir sur le théâtre et dans un lien indispensable qui doit exister entre le plateau et le spectateur.
Depuis plusieurs années, mon travail de recherche m’amène à croire que l’écriture plurielle ou collective peut être riche parce que fragile, le déséquilibre est permanent et il faut se maintenir vivants sur le fil du théâtre, qui stimule le jeu et l’imagination. Chercher ensemble, écrire ensemble. Comme un orchestre symphonique, chaque instrument a sa partition, sa sonorité singulière, et un chef d’orchestre, qui fait surgir, pour rassembler et laisser apparaître, le visible et l’invisible. Je crois en la poésie, et choisis d’écrire le théâtre au présent de la rencontre entre les artistes. Et je choisis de mettre plusieurs arts au service de l’Histoire et du théâtre. Pour vivre ensemble notre quête de perfection, sans jamais cesser de la poursuivre. Il ne s’agit pas d’additionner pour faire masse mais de pousser l’exigence au maximum. »
Caroline Panzera – metteur en scène