1968, un événement de paroles
le par theatres-politiques
Résumé
{{«1968, un événement de paroles. Subjectivité, esthétique, politique» : tel est le titre du colloque international qu'organise l'Université Paul Valéry-Montpellier III du jeudi 25 au dimanche 28 septembre 2008.}}
{{Texte de présentation :}}
«{{1968}}, l’imprévu, crée la déchirure dans l’entrelacs des discours -politique, économique, technique, consumériste – jusque-là régulateurs de la vie sociale. A l’individu déterminé par les relations de structure, d’organisation ou de système, s’oppose un sujet créé par une parole neuve et exigeante : exigeant de tenir un point d’intensité ou d’impossible qui ouvre à
l’imagination et à la singularité.
{{1968}}, l’unique, fut réellement l’émergence d’une parole plurielle, joyeusement indifférente à la loi commerciale du monde et à ce que Lacan appelait “le service des biens”, l’événement d’une inventivité
langagière créatrice de subjectivité et de socialité, multiforme, foisonnante, traversant tous les “genres” constitués : littérature, poésie, théâtre, cinéma, politique.
Si les paroles issues du mouvement de mai 1968, quelque forme qu’elles aient prises, ont fait l’objet de nombreuses analyses, sociologiques, historiques, philosophiques, si les tracts ont donné lieu à un
ouvrage linguistique en 1975, cette inventivité langagière n’a pas ou peu été étudiée du point de vue d’une anthropologie du langage qui rende compte de sa singularité subjective et de sa complexité discursive et sociale.
{{1968}} ré-actualise une exigence : celle de reconnaître le langage comme la forme essentielle du lien social, à travers le souci du politique, de “l’être ensemble dans la cité” et la contextualisation de ses manifestations langagières, la rue, la place, l’atelier, l’usine, le théâtre, la tribune, l’université ; ce qui s’y inaugure en effet est à la fois une “oralité” créatrice de lien social et une rencontre inédite entre l’art et le politique qui appelle non seulement chacun à l’époque à faire de sa vie une “œuvre d’art”, mais à
une réflexion sur la place de l’esthétique dans le politique pendant et après mai 1968.
Les formes discursives et langagières qui émergent à travers les textes ou les œuvres, issus du mouvement lui-même ou de ses réactualisations ultérieures, seront au cœur du débat : cinéma des années 70,
discours des néo-ruraux et de leurs enfants, discours médiatiques, politiques, réappropriation des discours à l’étranger, mise en scène des enjeux politiques de 68, patrimonialisation et instrumentalisation du mouvement, polémique actuelle autour de la portée et des incidences de 68, discours “anti-soixante-
huit” actuel, etc.
Ce colloque ne sera ni une commémoration pieuse, ni une manifestation nostalgique, mais un espace d’échange et de travail qui puisse aussi ouvrir à la question de Mallarmé :
{{“Véritablement, aujourd’hui qu’y a-t-il?”}}»
Colloque organisé par les équipes de recherches de l’Université Paul Valéry- Montpellier III :
_ LACIS (LAngues en Contacts et Incidences Subjectives), composante de DIPRALANG EA 739 ;
_ ISM (Institut de Sociocritique de Montpellier), composante de IREC EA 740;
_ Je 2417
_ et le le Théâtre de l’Université Montpellier III
{{Pour en savoir plus :}}