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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

La Commune de Paris et ses représentations

le par theatres-politiques

Résumé

     Le dossier du premier numéro de la revue sera consacré à la Commune de Paris et ses représentations.      Période longtemps bannie de l’histoire officielle et se résumant à quelques lignes dans les livres d’histoire de l’école républicaine, la Commune de Paris a constitué un champ de recherche très politisé et a été source [...]

     Le dossier du premier numéro de la revue sera consacré à la Commune de Paris et ses représentations.
     Période longtemps bannie de l’histoire officielle et se résumant à quelques lignes dans les livres d’histoire de l’école républicaine, la Commune de Paris a constitué un champ de recherche très politisé et a été source de divisions entre les historiens. Depuis la seconde moitié du XXème siècle, cependant, ceux-ci ont surtout essayé de dépassionner le sujet. Il est désormais un terrain apaisé et propice à la recherche, ce que montrent, par exemple, les travaux qui font référence de Jacques Rougerie ou de Madeleine Rebérioux.
     Plus particulièrement, la question du rapport des artistes à la Commune et les représentations de cet événement ont donné lieu à quelques parutions, parmi lesquelles :

  • Écrire la Commune : témoignages, récits et romans : 1871-1931, dirigé par Roger BELLET et Philippe RÉGNIER, (Du Lérot éditeur, 1994) ;
  • The Paris Commune on the stage : Vallès, Grieg, Brecht, Adamov de Gerhard FISCHER (P. Lang, 1981) ;
  • Les Écrivains contre la Commune de Paul LIDSKY (La Découverte, 2010) ;
  • La Commune et les artistes : Pottier, Courbet, Vallès, Clément de Jean PÉRIDIER (Nouvelles éditions latines, 1980) ;
  • « Roman, théâtre et chanson : quelle Commune? » de Madeleine REBÉRIOUX (Le Mouvement social, n°79, 04-06/1972, p. 273-292).

     De la fin du XIXe siècle à nos jours, la Commune a certes été portée à la scène à plusieurs reprises mais de façon irrégulière compte tenu de sa charge politique. En effet, l’interdit et la censure dans les années qui ont suivi cet épisode, jugé traumatisant, ont eu des répercussions évidentes sur la représentation de l’événement et il semble que le sujet ait été particulièrement peu abordé au théâtre au moins jusque dans les années 1920. On peut néanmoins citer la pièce de Jules Vallès (La Commune de Paris – 1872).
     En revanche à partir des années 1950, on peut remarquer un regain d’intérêt pour l’événement : plusieurs grands auteurs se sont réappropriés le sujet, tel Bertolt Brecht (Les Jours de la Commune – 1949), Arthur Adamov (Le Printemps 71 – 1961) ou encore André Benedetto (Commune de Paris – 1971). Cette réflexion nous donnera donc l’occasion de nous replonger dans ces oeuvres souvent peu connues, qui méritent pourtant d’être revisitées.
     Il sera également intéressant de travailler sur des représentations plus récentes, puisque la Commune continue d’être source d’inspiration pour les artistes, les réalisateurs, les compagnies. Citons quelques spectacles et productions créés ces dernières décennies sur lesquels il serait aussi possible de soumettre des contributions :

  • La Canaille, d’après Bertolt Brecht, Georges Darien et Victor Hugo, adaptation d’Hubert Gignoux, mise en scène de Pierre Debauche, Théâtre des Amandiers, 1971 ;
  • Le Cochon noir, de Roger Planchon, TNP Villeurbanne / Théâtre national de la Colline, 1973 puis 2000 ;
  • Barricade, d’après Adamov, Compagnie Jolie Môme, 1999 (reprise pour le 140e anniversaire de la Commune) ;
  • L’Affaire d’un Printemps, de Martial Bléger et Hervé Masnyou, Théâtre de Ménilmontant, mai 2011 ;
  • Morte ou vive – Vive la Commune, Compagnie Même Si (actuellement en tournée) ;
  • La Commune (Paris 1871), film théâtralisé réalisé par Peter Watkins, 2007.

     La diversité des productions liées à cet épisode devrait nous permettre de réfléchir de façon approfondie à la question des dramaturgies de l’histoire. La recherche est ouverte plus particulièrement au champ du théâtre, mais nous prenons également en compte celui du cinéma, de la chanson et plus largement du spectacle vivant.
On pourra aborder différents axes, par exemple :

  • la transposition de l’événement historique, ses fonctions mémorielle, commémorative ou militante : cherche-t-on à donner une représentation fidèle des événements ? Y a-t-il un objectif politique et militant derrière le choix de l’événement et sa mise en forme théâtrale ? Cherche-t-on à glorifier la Commune, à montrer ses erreurs, à en tirer une leçon pour le présent, à faire preuve de pédagogie ?
  • l’influence du contexte d’écriture et de représentation sur la portée politique des oeuvres : quel sens prend un spectacle sur la Commune selon qu’il est monté au début du XXe siècle, dans les années 1950-1960 ou aujourd’hui ? Quel rapport au présent peut être recherché ? Y a-t-il eu des contextes institutionnel, théâtral et militant privilégiés dans lesquels a pu être abordé cet événement? Quel est le profil des metteurs en scène qui choisissent de parler de la Commune ? Quels théâtres ou institutions ont présenté ces pièces? Peut-on mettre ces démarches en lien avec les problématiques institutionnelles ou militantes du théâtre à un moment précis ?
  • la représentation des personnalités historiques et celle des mouvements de foule : comment sélectionne-t-on les personnages parmi l’ensemble des acteurs et actrices de la Commune ? Met-on l’accent sur les défenseurs de la Commune, les adversaires, sur les réalisations de la Commune ou sur sa répression ? Comment sont « sélectionnés » les personnages de la Commune ? Quelle est la place des personnages historiques, des personnages fictifs et, en cela, cherche-t-on à introduire un effet de réel, à se positionner idéologiquement vis-à-vis de l’événement, à l’inscrire comme un prolongement de révolutions passées ou à y voir un modèle pour des révolutions postérieures ? Quelle place occupent les personnages féminins ?
  • les choix esthétiques : la Commune est elle représentée de façon réaliste ? sous forme de récit ? d’évocation ? Quels liens s’établissent entre choix esthétiques (réalisme, symbolisme, narration, etc.) et intentions politiques ?
  • la réception des pièces et oeuvres artistiques sur la Commune : Comment a-t-elle été instrumentalisée ? Quelles ont été les réactions du public? Quelles critiques ont été formulées ?

     Ces questions et ces éléments de réflexion sont autant de pistes possibles pour les contributions.
     Les propositions d’articles, d’une page environ, sont à adresser à info@teatropoli.net avant le 20 novembre 2011. La revue est aussi ouverte à des comptes rendus (de lectures, spectacles, colloques, etc.) qui ne concernent pas le dossier principal et à des documents audiovisuels (ce qui formera la troisième partie de la revue) : captations d’extraits de spectacles, entretiens avec un artiste ou un chercheur permettant d’éclairer l’histoire et/ou l’actualité du théâtre politique.
     Après acceptation des propositions, les articles (maximum 35 000 signes environ, espaces compris) seront à adresser avant le 8 janvier 2012, pour une parution prévue début mars 2012. La revue accueillera également les images, graphiques, fichiers sons et vidéos pourvu qu’ils soient en règle avec la législation en vigueur concernant les droits d’auteur, droits à l’image et droits de diffusion.

Coordination : Laetitia Dumont-Lewi, Nathalie Lempereur, Audrey Olivetti