iA


Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

11 septembre 2001

le par theatres-politiques

Résumé

texte de Michel Vinaver mise en scène d'Arnaud Meunier, assisté de Mélanie Mary avec 45 lycéens de Seine-Saint-Denis

     La pièce de Michel Vinaver, écrite à contre-pied de tout sensationnalisme et voyeurisme, 11 septembre 2001 est une partition surprenante.
     À la manière d’une cantate de Bach, l’auteur entremêle témoignages, discours officiels, textes de propagande et réactions journalistiques, prononcés au cours de cette journée dramatique et des jours qui suivirent.
     Davantage que pour commémorer le drame, c’est avec le désir de dépasser la douleur, le spectaculaire, et d’ouvrir de nouveaux questionnements qu’Arnaud Meunier, metteur en scène, saisit l’occasion de cette date anniversaire pour poser un acte artistique fort. Sur scène, du vivant encore palpitant de contradictions et d’incertitudes : un choeur formé de jeunes issus de trois lycées de Seine-Saint-Denis, territoire à forte diversité sociale, religieuse et ethnique. C’est à ces jeunes filles et jeunes gens qui avaient 7 ans au moment des faits qu’il reviendra de « réfléchir » l’événement, de le restituer « nu dans son immédiateté », selon une formule de Vinaver lui-même.
     Arnaud Meunier a choisi de s’associer au chorégraphe Rachid Ouramdane et au circassien Jean-Baptiste André pour orchestrer cette confrontation d’âges, d’expériences et de corps sur le plateau et, ensemble, faire résonner ce qui fut dit, écrit ou proclamé, au cours de cet événement tragique.
 

CE JOUR-LÀ
Ce jour où les tours s’effondrent, où le monde bascule, et dix ans après.

Le 11 septembre 2001, s’effondraient les Twin Towers new-yorkaises. Plus encore qu’un attentat, c’était le basculement dans une paranoïa guerrière, un affolement mondialisé. Toujours attentif aux dérives sociales, Michel Vinaver a rassemblé et entremêlé des fragments de discours, d’articles, des slogans, des témoignages. « Une sorte de Guernica dramatique », écrit un universitaire, Olivier Goetz, cité par Arnaud Meunier qui, dix ans plus tard, poursuit l’expérience. Depuis 2010, dans trois lycées de la Seine-Saint-Denis, avec des acteurs de sa compagnie, il a organisé des ateliers autour de cette date devenue symbole. Autour d’un événement qui, même s’il n’est pas inconnu des élèves, les a frappés alors qu’ils étaient encore des enfants. Avec les acteurs, dirigés également par le circassien Jean-Baptiste André à partir d’un travail chorégraphique initié par Rachid Ouramdane, ils demeurent quarante sur scène, formant un groupe, un choeur qui exprime leurs interrogations, leurs refus, leurs attentes dans le monde qu’ils auront à vivre.


Colette Godard

(source : site du Théâtre de la Ville)