J’aurais voulu être égyptien
le par theatres-politiques
Résumé
texte d'Alaa El Aswany adaptation et mise en scène de Jean-Louis Martinelli
Travailler sur les textes d’El Aswany est pour Jean-Louis Martinelli une évidence une façon de rappeler que le théâtre doit être, encore et toujours, une chambre d’écho du monde, au centre de la cité.
Les personnages de ce roman polyphonique se débattent entre deux mondes, dans une Amérique traumatisée par les attentats du 11-Septembre et juste avant une visite du président Moubarak. Il sera certes question de système policier, de corruption, de désir de révolution mais le grand art d’Aswany est de rendre ces questions concrètes, de les faire traverser la vie des couples qui en seront déchirés, écartelés. Ainsi donc, l’espace de la sensualité et du désir est miné par le politique.
L’exilé peut-il se réenraciner ? Dans Chicago, deux mondes se font face, se mêlent : l’Égypte et les États-Unis d’Amérique, dans un diffcile dialogue amoureux porté par plusieurs couples d’hommes et de femmes.»
Alaa El Aswany est né en 1957 en Égypte, dans une famille d’intellectuels : son père, Abbas al-Aswany, était écrivain. Après une scolarité dans un lycée français en Égypte, il choisit d’étudier la chirurgie dentaire, et se rend pour cela à l’université de l’Illinois à Chicago. Une expérience dont il s’inspirera pour écrire le roman Chicago. Bien qu’il revendique son indépendance vis-à-vis des partis politiques, il collabore régulièrement aux journaux d’opposition, et contribue à la formation du mouvement «Kifaya» (Ça sufft). Aswany écrit tout en exerçant sa profession de dentiste : des articles, donc, mais aussi de la fction. En 2002, son premier roman L’Immeuble Yacoubian connaît un véritable succès, d’abord dans le monde arabe et bientôt dans le monde entier, puisqu’il sera traduit dans une vingtaine de langues. Cette histoire, qui décrit la vie des habitants d’un ancien et immense édifce du Caire sous un régime corrompu et opprimant, fera également l’objet d’une adaptation au cinéma par le réalisateur Marwan Hamed. En 2006, Aswany publie Chicago, qui connaît à son tour le succès auprès du public. Peintre habile du quotidien des Égyptiens, il a déjà été comparé au prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz. En 2009 paraît en France un recueil de nouvelles, J’aurais voulu être égyptien, dans lequel, de nouveau, il dénonce les travers d’une société égyptienne prisonnière «de l’obscurantisme et de l’arbitraire».
(source : site du Théâtre Nanterre-Amandiers)