Desdemona
le par theatres-politiques
Résumé
Spectacle anglais surtitré en français Texte Toni Morrison Mise en scène Peter Sellars Musique Rokia Traoré Lumière James F. Ingalls Son Alexis Giraud Avec Rokia Traoré, Diabaté Mamah, Naba Aminata Traoré, Fatim Kouyaté, Bintou Soumbounou, Mamadyba Camara, distribution en cours…
«J’ai vu le visage d’Othello dans son esprit» dit Desdemone dans la pièce de Shakespeare. Quatre siècles plus tard, Desdemone nous parle avec des mots nouveaux, dans la langue de Toni Morrison. Avec sa nounou Barbary, une esclave africaine, qui lui avait appris à chanter, Desdemone raconte des histoires du passé, du présent et du futur. Le dialogue entre les deux femmes, traversant les continents et les siècles, ouvre une porte vers un autre XXIe siècle.
Desdemona commence donc sur les chants et les histoires de ces deux femmes pouvant enfn exprimer leur espoir pour un autre monde, après des siècles de racisme et de colonialisme. Rokia Traoré, nouvelle voix de l’Afrique, compose aussi la musique pour deux musiciens jouant des instruments africains et pour un chœur de trois femmes – tous venant du Mali.
Peter Sellars, trublion des scènes de théâtre et d’opéra, est un metteur en scène ludique et lumineux, qui a toujours revendiqué la dimension politique de ses spectacles. Sa mise en scène de la trilogie Mozart-Da Ponte (Don Giovanni, Les Noces de Figaro et Cosi fan tutte), au début des années 1990, est restée exemplaire d’une démarche qui allie fdélité à l’œuvre originale et actualisation radicale de son contexte. Peter Sellars se réclame d’un théâtre de la Cité, au sens grec du mot : un lieu d’échanges et de réfexion. C’est dans cette optique qu’il a monté Les Perses d’Eschyle en 1993, en pleine guerre du Golfe. Quand il présente Les Enfants d’Héraclès d’Euripide, en 2002, il fait appel, dans tous les pays où se joue la pièce, à des chœurs formés d’enfants de sans-papiers et organise tous les soirs à l’issue du spectacle, un débat sur le droit d’asile. Il a aussi signé la mise en scène de plusieurs opéras du compositeur John Adams : Nixon in China en 1987, The Death of Klinghoffer en 1991, et Doctor Atomic en 2005, et enseigne au département des arts et cultures mondiales de l’université de Californie, à Los Angeles (UCLA).
Toni Morrison est née en 1931 dans l’Ohio. Elle intègre en 1949 la Howard University de Washington pour étudiants noirs afn de suivre des études d’anglais et de lettres. Au début des années 60, elle enseigne la littérature tout en travaillant parallèlement comme éditrice de manuels scolaires dans une maison d’édition où elle est chargée, par la suite, de la littérature afro-américaine. Elle y édite notamment plusieurs auteurs du Black Power, comme Angela Davis, Muhammad Ali, Andrew Young. Elle s’implique elle-même activement dans le mouvement des droits civiques. Elle publie en 1969 son premier roman, L’œil le plus bleu, suivi de Sula, Le Chant de Salomon (prix de l’Institut américain des arts et des lettres) et Tar Baby. Son grand roman faulknérien Beloved (1987), récompensé du prix Pulitzer, propulse Toni Morrison sur la scène littéraire et intellectuelle mondiale au début des années 90. En 1993, elle reçoit le prix Nobel de littérature, le premier attribué à une romancière noire. Parmi ses derniers romans, citons Paradis qui continue la trilogie initiée par Beloved et Jazz, Love et Un don. L’essentiel de son œuvre est consacré à l’histoire et à la culture de la communauté noire.
(source : site du Théâtre Nanterre-Amandiers)