La culture c’est la règle, l’art c’est l’exception. Des analyses idéologiques de la culture, à la culture comme idéologie
le par theatres-politiques
Résumé
Du 1 avril 2010 au 2 avril 2010, Odéon, Théâtre de l’Europe (Salon Roger Blin) et Mac/Val, musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Auditorium) Avec le soutien de l’Ecole supérieure d’Art de Toulon-Provence-Méditerranée, de l’équipe de recherche en Histoire des Arts et des Représentations (EA 4414) de l’Université Paris Ouest-Nanterre, de l’Odéon, Théâtre de l’Europe et [...]
Du 1 avril 2010 au 2 avril 2010, Odéon, Théâtre de l’Europe (Salon Roger Blin) et Mac/Val, musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Auditorium)
Avec le soutien de l’Ecole supérieure d’Art de Toulon-Provence-Méditerranée, de l’équipe de recherche en Histoire des
Arts et des Représentations (EA 4414) de l’Université Paris Ouest-Nanterre, de l’Odéon, Théâtre de l’Europe et du Mac/Val, musée d’art contemporain du Val-de-Marne.
Présentation
L’un des pans les plus importants de la pensée critique tient certainement à ce que l’on peut désigner comme l’analyse idéologique de la culture, ou la critique des oeuvres d’art menée au nom d’une pensée qui sait y voir l’expression inavouée des valeurs dominantes qu’elle conteste. Depuis La Sainte Famille de Marx et Engels (1845) jusqu’aux Mythologies de Roland Barthes (1957), en passant par les nombreuses analyses d’un Antonio Gramsci, la liste est longue qui dit la nécessité, pour comprendre une époque et lutter pour sa transformation, d’en analyser les représentations culturelles et d’en déjouer les significations idéologiques.
Cependant, à l’heure où nous écrivons, c’est le triomphe d’une culture intégrale qui s’observe, et qui tend à interdire toute extériorité tant critique qu’artistique pour mieux régner. L’âge du « tout culturel », se développant parallèlement à l’effacement des analyses idéologiques, a trouvé sa justification dans le discours médiatique de la « fin des idéologies ». Comme si l’art, présenté selon l’optique progressiste comme l’accomplissement de chacun au sein des sociétés libérales, était devenu l’affaire de tous.
Plutôt que d’y voir l’habituelle prolifération des épigones qui suit la mort de la création authentique – mais sans d’ailleurs nier la possible validité d’un tel point de vue – on peut chercher à analyser dans l’expansion inédite du phénomène culturel l’impossibilité pour la critique de s’exprimer elle-même autrement que comme phénomène culturel. L’art deviendrait par là même l’étiquette que l’on colle à tout ce que l’on souhaite préserver à jamais de tout jugement de fond, intouchable, incritiquable et comme gagné par l’évidence de ce qui va de soi (et ne saurait donc être remis en question).
C’est la relation paradoxale entre ces faux frères que sont l’art et la culture que nous souhaitons donc ici interroger.
Or, quel que soit l’angle d’attaque, il semble bien que l’art, après avoir été peut-être soutenu par la culture, doive aujourd’hui lui échapper pour exister. Refuser l’État, le Spectacle, les Festivals, Biennales, Salons et autres expositions monstres où la Culture impose son langage et ses règles.
C’est dire qu’au cours de ces deux jours, on s’interrogera non tant sur les politiques culturelles que sur leur généralisation, leur règne qui tend à faire du Culturel la seule politique irréfutable. À l’enseigne d’une expression empruntée à Jean-Luc Godard (« La culture c’est la règle, l’art c’est l’exception »), on ira voir ce qui fonde la Culture comme projet opposé à l’art, malgré tous les discours qui chantent ses bienfaits, et ce qui, dans les arts d’aujourd’hui (spectacles, musique, littérature, arts plastiques), cherche encore à se libérer de son étreinte. Renouant au final avec la fonction critique indispensable à sa survie et effectuant, comme Kafka le disait de la littérature, le bond hors du rang des meurtriers, fussent-ils les agents du monde culturel.
Programme
JEUDI 1ER AVRIL : Odéon, Théâtre de l’Europe (Salon Roger Blin)
9h30. Accueil des participants
9h40. Discours d’accueil :
CHRISTIAN BIET (directeur de l’équipe de recherche en Histoire des Arts et des Représentations (EA 4414) de l’Université Paris Ouest-Nanterre)
OLIVIER PY (directeur de l’Odéon, Théâtre de l’Europe)
9h50.
Présentation : FRANÇOIS COADOU, STÉPHANIE LONCLE et OLIVIER MAILLART
1ère session : « Art, culture et idéologie : généalogie d’un débat »
(Président de séance : FRANÇOIS COADOU)
10h00. PIERRE MACHEREY (philosophe, Université Lille III) : Marx et la culture : le charme éternel de l’art grec.
10h45. Pause
11h00. GÉRARD BRICHE (philosophe, Université Lille III / Ersep, Tourcoing) : La thèse d’Adorno sur le naufrage de l’art.
11h45. Discussion
12h30. Déjeuner
2ème session : « Les arts du spectacle et les politiques culturelles en France et en Europe »
(Présidente de séance : STÉPHANIE LONCLE)
14h00. ANTOINE DE BAECQUE (historien, critique, éditeur) : Retour sur les « politiques culturelles » en France depuis 50 ans et leur influence sur la création artistique.
14h30. JEAN JOURDHEUIL (metteur en scène, Université Paris Ouest-Nanterre) : Qu’attendait-on naguère et qu’attend-on aujourd’hui de la culture ?
15h00. Discussion
15h30. Pause
16h00. CHRISTIAN BIET (professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre, Université Paris Ouest-Nanterre /Institut Universitaire de France) : Y a-t-il une culture festivalière ?
Avec la participation de MARIE COLLIN, directrice artistique du Festivald’Automne à Paris ; BARBARA ENGELHARDT, conseillère artistique du festival Le standard idéal ; PATRICK SOMMIER, directeur de la MC93.
17h00. Discussion
VENDREDI 2 AVRIL : Mac/Val, musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Auditorium)
9h30. Accueil des participants
9h50. Discours d’accueil : STÉPHANIE AIRAUD, MURIEL RYNGAERT (Mac/Val), JEAN-MARC RÉOL (directeur de l’École Supérieure d’Art de Toulon-Provence-Méditerranée)
3ème session : « Le cas de la musique : la grande muette ? »
(Président de séance : FRANÇOIS COADOU)
10h00. CONSTANCE HIMELFARB (musicologue, Conservatoire à Rayonnement Régional de Caen) : Lieux du piano dans le Paris de Liszt et Chopin : entre salon d’artiste et diffusion culturelle de masse.
10h30. ESTEBAN BUCH (musicologue, École des Hautes Etudes en Sciences Sociales) : Le ping-pong de la musique savante et de la musique populaire :`retour sur une impasse théorique.
11h00. Discussion
11h30. Pause
Table ronde: “Musique et politique”
11h45. Avec : EDGAR GARCIA (association Chroma-Zebrock) ; HÉLÈNE MARQUIÉ (chorégraphe, Université
Paris VIII) ; MAKIS SOLOMOS (musicologue, Université Montpellier III)
12h45. Déjeuner au Chantier, restaurant du Mac/Val
4ème session : « Sommes-nous condamnés à la culture ? »
(Président de séance : OLIVIER MAILLART)
14h00. LAKIS PROGUIDIS (essayiste, fondateur et directeur de la revue L’Atelier du roman) : Des exceptions non identifiées.
14h30. ALAIN VIALA (professeur de Lettres Françaises, Oxford University) : Les Lettres? Le Littéraire? La Culture littéraire? … Que faire?
15h00. JOSEPH MOUTON (philosophe, Villa Arson, Nice) : L’Art contre la Culture.
15h30. Discussion
16h00. Pause
Table ronde: “L’art, la culture et leurs publics : place et rôle de la critique et de la médiation dans cette relation”
16h30. Avec : DOMINIQUE ABENSOUR (critique d’art), MICHEL CRÉPU (critique littéraire, directeur de La Revue des deux Mondes), JEAN-MARC HUITOREL (critique d’art)
17h30. Clôture : FRANÇOIS COADOU, STÉPHANIE LONCLE et OLIVIER MAILLART
Informations pratiques
Se rendre à l’Odéon, Théâtre de l’Europe
Adresse : Place de l’Odéon (75006 Paris)
Métro : Arrêt Odéon (ligne 4 et 10)
RER B : Arrêt Luxembourg
Se rendre au Mac/Val, musée d’art contemporain du Val-de-Marne
Adresse : Place de la Libération (94400 Vitry-sur-Seine)
Ligne 7 direction Mairie d’Ivry. Puis bus 183. Arrêt Musée Mac/Val.
ou Ligne 8 direction Créteil-Préfecture, arrêt Liberté. Puis bus 180 direction Villejuif / Louis Aragon. Arrêt Musée Mac/Val.
RER C : Gare de Vitry-sur-Seine. Puis bus 180 direction Villejuif-Louis Aragon. Arrêt Musée Mac/Val.
Responsable : François Coadou (École Supérieure d’Art de Toulon-Provence-Méditerranée), Stéphanie Loncle (Université Paris Ouest-Nanterre) et Olivier Maillart (Université Paris Ouest-Nanterre)