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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

Continuité, conservatisme, classicisme: une littérature postcoloniale à contre-courant?

le par theatres-politiques

Résumé

Appel à contribution Date limite : 15 juin 2010

Appel à contributions

ontinuité, conservatisme, classicisme : Une littérature postcoloniale à contre-courant?

Colloque organisé conjointement par les groupes de recherche META (Orléans) et GRAAT (Tours), les 2 et 3 décembre 2010 à Orléans.

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Si la critique postcoloniale a été particulièrement opérante dans son effort de reconfiguration du canon (occidental, impérialiste, masculin) et de constitution d’un corpus de « nouvelles » littératures, elle est aujourd’hui remise en question comme méthode à plus d’un titre, en raison notamment des transformations conjointes du champ des représentations et du politique (relativisme critique, effacement des questionnements poétiques, politiquement correct, etc.).

Tandis que la critique postcoloniale se fonde sur l’idée d’une rupture débouchant sur l’émancipation de l’individu contre les logiques hégémoniques du colonialisme (« aspirant à donner au colonialisme une visibilité dans le monde et contribuant à son obsolescence », G. Huggan 2008), elle pourrait échouer à rendre compte de la diversité idéologique, politique, et esthétique de la littérature postcoloniale en ignorant ses formes de continuité et de retour en arrière. Dans un contexte contemporain qui valorise les postures multiculturelles (hybridité, créolité, relativisme), on pourra réfléchir à la nécessité d’une critique qui prendrait en charge les notions de tradition, de résistance au nouveau, voire de collaboration. On pourrait se référer, par exemple, à la demande d’ « intolérance » formulée par Slavoj Zizek dans le cadre de sa critique du multiculturalisme (2004), à la déconstruction par Laurent Jenny de la métaphore « terrorisante » de la littérature comme forcément « révolutionnaire » (2008), ou encore à la réévaluation des écrivains « antimodernes » d’Antoine Compagnon (2005).

Nous invitons les participants à proposer des lectures d’auteurs postcoloniaux trop rapidement condamnés pour conservatisme tels que V.S. Naipaul, Nirad Chaudhuri, J.M. Coetzee, alors même qu’un marché de l’édition particulièrement porteur favorise la publication d’une littérature des communautés et des revendications identitaires. Nous pourrons également repenser la dimension nostalgique, classique, universelle, des oeuvres des grandes figures de la lutte anti-impérialiste comme Rushdie, Achebe ou Walcott. Envisager la possibilité paradoxale d’une arrière-garde de la littérature postcoloniale pourrait aussi nécessiter une relecture de ses prédécesseurs directs, tels que Conrad, Kipling, Waugh, Greene, qui tous proposent une réflexion complexe et polémique sur l’entreprise coloniale.

Ainsi cette conférence se voudra résolument le lieu d’une réflexion sur la dimension politique de la littérature contemporaine et sur sa capacité à résister aux catégories politiques établies de la cité (droite/gauche, progressisme/conservatisme). Quels outils élaborer pour penser le conservatisme et l’eurocentrisme en évitant l’écueil du combat réactionnaire? Comment rendre compte d’auteurs qui ne se sentent pas nécessairement solidaires des générations qui les ont précédés et qui écrivent sans que leur projet puisse être lu comme l’écho d’un peuple ou d’une communauté ? Comment interpréter le classicisme (dans le style, les thèmes) dans un contexte critique qui veut que surgisse dans la langue le nouveau et l’hybride, au plus près du mélange cosmopolite que presse la mondialisation ? Est-il possible de donner sens au littéraire postcolonial sans ignorer les logiques économico-politiques de l’édition (prix littéraires, adaptations cinématographiques) ou de la muséologie (« arts premiers » en France, etc) ?

Les propositions de communication, accompagnées d’une courte biographie, en français ou en anglais, pourront être adressées à cecile.girardin@univ-orleans.fr et philip.whyte@univ-tours.fr avant le 15 juin 2010. Nous attirons votre attention sur le fait qu’un atelier de doctorants sera organisé pendant la conférence.