King
le par theatres-politiques
Résumé
{{Note d’intention d’Arnaud Meunier sur le site de la Compagnie de la Mauvaise Graine :}}
«King est l’histoire vraie (et épatante) de King C. Gillette : l’inventeur du rasoir jetable.
C’est l’histoire passionnante et sidérante d’un petit représentant de commerce devenu multimillionnaire en inventant le besoin reproductible à l’infini. Représentant de commerce qui fut par ailleurs, et dans le même temps, capable d’écrire deux ouvrages :e courant humain} et {La société du peuple qui fascinent le lecteur tout autant qu’ils le font frémir !…
Dans ces ouvrages, King C. Gillette expliquait en effet son système pour mettre fin à tous les maux – pauvreté, chômage, crime, prostitution, guerres – qui affligent l’humanité : mettre fin à la concurrence en créant une seule société humaine, la United. Une ville unique, construite au bord des chutes Niagara pour en fournir l’énergie, aurait alors regroupé tous les américains et les canadiens…
Créateur de la lame jetable, et par ailleurs prophète d’une nouvelle économie, d’une nouvelle société, King C. Gillette semble avoir tracé, dans sa vie comme dans son oeuvre, deux parcours parallèles, qui avaient tout pour mutuellement s’exclure…
Michel Vinaver fait théâtre de cette énigme en faisant dialoguer utopie, capitalisme triomphant et dérive totalitaire… Une fable qui nous questionne, sans résoudre, et rebondit sur nos interrogations : quelle place pour un projet de société plus égalitaire et plus solidaire ? Comment concilier l’intérêt général avec l’épanouissement individuel ? La concurrence est-elle uniquement une saine émulation ? Le développement économique est-il toujours synonyme de progrès ?
Comme d’habitude, chez Vinaver, on retrouve son principe de dramaturgie fractionnée notamment par des processus de « collages ». Ainsi des extraits réels de ces deux ouvrages écrits par Gillette viennent entrecouper la narration de l’histoire à suspens du petit représentant enrichi par la première guerre mondiale (chaque Boy avait son Gillette jetable !), puis ruiné par la crise de 1929.
La pièce est centrée sur un seul personnage : King C. Gillette qui nous raconte et se remémore les différentes étapes de sa vie et de ses travaux. C’est donc d’un point de vue et d’un engagement individuel face au monde dont il s’agit. Et pour mettre en corps et en voix ce point de vue : trois comédiens ; trois figures de Gillette à différentes étapes de sa vie. King jeune, King mûr et King âgé dont les paroles entrecroisées forment un choeur.
King est pour moi la continuation d’un travail sur l’écriture de Vinaver débuté à Tokyo où j’ai mis en scènea Demande d’emploi en japonais avec les comédiens de la Compagnie d’Oriza Hirata en mai dernier. La pièce s’inscrit tout naturellement dans ma recherche d’un théâtre politique et poétique où la dramaturgie porte le spectateur dans son questionnement sans toutefois l’enfermer dans des réponses toutes faites.
Michel Vinaver aura 80 ans en 2007 : une belle occasion pour célébrer son oeuvre et son parcours atypique, non ?»
Arnaud Meunier
_ Mars 2007
{{Pour en savoir plus :}}
- Le dossier pédagogique du spectacle
- Le dossier de theatre-contemporain.net