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Événement le 18/05/2013 : Rencontre autour des représentations de la Commune de Paris

La parole politique des artistes

le par theatres-politiques

Résumé

{{Colloque «La parole politique des artistes»}} _ MSH Paris Nord / 25 Septembre 2008 _ Laboratoire Théories du Politique (LabToP, EA 2299) _ Université Paris VIII {{Comité scientifique :}} _ Membres : _ Laurent Fleury, sociologue de l’art, université Paris 7, LARAS / CNRS _ Christine Cadot, doctorante en droit, université Paris 8 _ Claire de Galembert, sociologue, ISP (Institut des sciences sociales du politique), ENS de Cachan _ Lilian Mathieu, sociologue, CRPS, université Paris 1 _ Ioana Popa, science politique, ISP _ Justyne Balasinski, université de Nice, ISP _ Membres étrangers : _ William Roy, Professeur de sociologie, UCLA, Los Angeles, USA _ Terry Clark, Professeur de sociologie, Université de Chicago

{{Présentation du colloque par le laboratoire LabTop :}}

«Nous organisons une journée d’études internationale sur La parole politique des artistes dans le cadre du projet “Significations et usages politiques de l’art : perspectives interuniversitaires, interdisciplinaires et internationales”, inscrit au sein du thème Socio-économie de la culture et de la communication de l’axe Industries culturelles et arts de la MSH Paris Nord.

Nous souhaitons confronter, sur des terrains empiriques et dans des perspectives disciplinaires variés (science politique, sociologie, théorie politique, anthropologie, histoire, ou autre science humaine ou sociale), des analyses des rapports entre espaces artistiques et monde politique. Ce domaine d’étude est relativement peu exploré dans les travaux français, à l’inverse de ce qui s’observe dans le monde anglo-saxon, et, lorsqu’il l’est, il reste souvent l’apanage des historiens de l’art ou des artistes eux-mêmes, alors qu’il revêt aussi un intérêt majeur pour les sciences sociales. Ainsi, l’engagement et les prises de position d’artistes, et en particulier certaines de leurs manifestations les plus contemporaines, ont emporté des effets sociaux notables : l’impact des mobilisations politiques d’artistes peut être d’autant plus important que ces derniers interviennent dans l’espace public et ont, pour un certain nombre d’entre eux, un accès privilégié aux médias de masse. Leur soutien aux sans-papiers avait, par exemple, pesé fortement en faveur de la reconnaissance publique de ce mouvement. Réciproquement, les hommes politiques ont classiquement recours aux formes artistiques et au pouvoir symbolique dont elles sont parées pour emporter l’adhésion en politique : le cinéma, l’affiche, la peinture, la photographie ou d’autres supports artistiques, ont été et demeurent des outils de propagande politique. Ces usages politiques de l’art, des artistes et des personnalités du spectacle, plus récemment illustré par l’appel à des « célébrités » auprès des candidats aux élections présidentielles, méritent l’attention des sociologues, des politistes ou des historiens, notamment.

Il nous semble donc crucial à plusieurs titres d’étudier, dans ce cadre, la “parole politique des artistes”.

D’une part, ayant accès à des espaces publics de nature et de dimension variables, en fonction de l’art pratiqué et du niveau de notoriété rencontré, les artistes se font, par définition, les porte-voix de représentations sociales qui ne peuvent pas être politiquement “neutres”. D’autre part, ils se sont récemment engagés dans des mouvements sociaux et des mobilisations (d’intermittents, aux côtés des sans-papiers, des altermondialistes, de candidats aux élections) qui les ont fait réapparaître, après une période de déclin de la figure de l’artiste/intellectuel engagé, au premier plan des débats publics. Certains ont affirmé leur légitimité à exercer ainsi publiquement leur citoyenneté par la formulation de critiques politiques, réactivant une “mission” de l’artiste qu’on pouvait croire historiquement révolue.

C’est pourquoi cette journée veut prendre la contribution des artistes au jeu démocratique au sérieux, en l’analysant sous différents angles : leur inscription dans les jeux politiques et leurs affinités partisanes pourront être questionnées. La création d’un “art politique” et l’effet de la politisation sur les formes esthétiques et les genres artistiques seront éventuellement passés au crible. Les lieux sociaux et les situations de rencontre, quelquefois conflictuelle, entre pratiques artistiques et enjeux politiques retiendront plus généralement notre attention. La “parole politique des artistes” peut renvoyer aussi bien à un militantisme ou à un marquage politique des créateurs en tant qu’individus, qu’à l’inscription d’une intention politique dans les œuvres (de ce point de vue, les effets du recours à de nouveaux dispositifs, technologies, matériaux sur la production et la diffusion d’un “art politique” ou “militant” pourront être explorés) ou à l’usage des producteurs ou des productions artistiques pour transporter – à leur corps défendant – des significations politiques et “citoyennes”.

Avec cette journée, nous souhaitons favoriser les échanges entre disciplines inciter aux comparaisons internationales. Nous inclurons au programme de cette journée des contributions éclairant différentes configurations politiques et différents états des “mondes de l’art” : notre intérêt pour la question de la transformation, sur la durée, du rapport des artistes au politique implique la prise compte de travaux le mettant en perspective historique. On souhaite également ne pas se limiter à certains types de pratiques de création ou de média artistiques, mais confronter des analyses diversifiées sous ce rapport.»

{{Pour en savoir plus :}}

- le site du LabTop

- le programme du colloque